Vivre à Buenos Aires : les difficultés à surmonter

YesWeCan apporte un réseau de soutien en Argentine, et un lieu où parler des angoisses liées au départ ou à l'installation en Argentine. En parler est essentiel pour s'en libérer. YesWecan est est un groupement de professionnels de différentes disciplines (psychologie, sociologie...) qui se consacre à l'étude des phénomenes interculturels et liés à la migration. YesWeCan organise des groupes de soutien et de réflexion sur les expériences et les problématiques liées à ces expériences. Ces groupes sont bilingues, et se réunissent de facon hebdomadaire, encadrés par un membre de l'équipe YesWecan.

Venir en couple ou en famille facilite-t-il la transition ?

Oui, c'est certain ! Une plainte fréquente, parmi les gens récemment installés, est qu'ils ont perdu leurs repères. S'expatrier en famille aide beaucoup. Cependant, il peut aussi y avoir des tensions dans le couple, dues au stress du changement de pays. L'adaptation passe par plusieurs phases, et tous ne s'y font pas avec la même facilité, ou au même rythme.

Vous parlez français et anglais, mais certains patients préfèrent poursuivre une thérapie avec vous en espagnol. Comment l'expliquez-vous ?

Je l'associe aux problèmes de la relation mère-enfant. La langue maternelle, la première langue, est associée à la mère ; s'il y a des problèmes non résolus dans ce domaine, le refoulement est plus intense, et il devient moins difficile d'en parler dans une langue étrangère. Parfois, c'est même la seule façon de surmonter le refoulement et d'aborder certains sujets, d'exprimer certaines choses. Parfois, après une première approche en espagnol, les patients sont capables de continuer, après leur retour, dans leur langue maternelle. Parfois, nous continuons les séances en espagnol, par Skype. Une de mes patientes a décidé de continuer sa thérapie en Français, mais a choisi une psychologue argentine...

Parmi vos patients étrangers, les problèmes rencontrés sont-ils dûs à la période de transition qui suit l'installation en Argentine ?

Non, des problèmes peuvent apparaître bien après la période initiale de transition, pour des motifs très différents. La séparation du couple, la naissance d'un enfant... ce n'est pas toujours lié à l'installation à l'étranger. Les couples mixtes rencontrent parfois des difficultés spécifiques, liées à des différences culturelles. Celles-ci n'apparaissent pas toujours au début, mais peuvent se faire jour ensuite, au moment de fonder une famille, élever les enfants... provoquant des tensions.

Avez-vous un conseil pour faciliter l'adaptation lorsqu'on s'installe à l'étranger ?

Mon meilleur conseil, pour réduire l'angoisse, c'est de l'exprimer ! Il faut en parler. On peut en parler avec ses proches, ses amis, avec un professionnel... La garder en soi ne fait que rendre l'angoisse plus intense, parfois jusqu'aux symptômes physiques. Je fais partie d'un groupe de discussion, YesWeCan, qui accueille toutes les personnes se trouvant dans une situation de migration, de changement de culture... ce groupe de discussion est bilingue (français-espagnol, et un groupe anglais-espagnol) et encadré par des psychologues. Ce groupe est ouvert à tous ceux qui le désirent. Ceux qui préparent leur expatriation peuvent participer par Skype.

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Ressources utiles

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